Alors qu’on croyait la grogne des militaires achevée, une autre explosion de violence a eu lieu dans la nuit du 14 au 15 avril.
Des soldats appartenant à la garde présidentielle sont sortis dans les rues de Ouagadougou dans la nuit du 14 au 15 avril, tirant en l'air avec des armes légères et quelques RPG, après avoir semé le désordre dans leur propre caserne, située dans le périmètre proche de la présidence du Faso. Ils protestaient contre l'absence de versement d'une indemnité de logement qui leur avait été promise. La grogne s'est étendue à une autre caserne du régiment présidentiel habritant des officiers.
C'est la deuxième fois en quelques semaines qu'un tel mouvement se produit chez les militaires burkinabè. Fin mars, ils ont protesté contre l'emprisonnement de certains des leurs à la suite d'affaires de moeurs et de viol. Le président Blaise Compaoré avait alors rencontré des représentants des divers niveaux de la hiérarchie militaire et, à la fin de ces entretiens, annoncé sue les choses étaient rentrées dans l'ordre.
Un mois auparavant, c'étaient les étudiants qui s'étaient mis en colère après la mort d'un des leurs au cours d'une manifestation. Leur mouvement, durement réprimé, s'était traduit par la mort de quatre autres jeunes.
Il semblerait que le pays soit en proie à un mal-être général dont les raisons profondes sont peut-être à chercher au-delà du non-paiement de bourses d'études ou de primes.