Le général Ward estime que l’Algérie est un partenaire de premier plan dans la lutte contre le terrorisme et les camps installés dans le Sahel. Il déplore le paiement des rançons, estimant que c’est un élément incitatif pour les terroristes.
L'Africom "va approfondir le partenariat stratégique régional et bilatéral, ainsi qu'avec l'Union africaine", dans la lutte antiterroriste, a indiqué le 18 février à Washington le général William E. Ward, chef du commandement militaire américain pour l’Afrique (Africom), lors d’une conférence de presse organisée par le Département d’Etat. Le général Ward a réaffirmé que la promotion de la coopération régionale dans le cadre de la lutte antiterroriste est l’un des "points prioritaires" auquel les Etats-Unis "prêtent attention". Dans certains cas, a-t-il poursuivi, l'équipement et le matériel militaires qui peuvent être utilisés "sont également une partie de notre soutien pour relever les défis communs" dans la région. A la question de savoir si l'Africom envisagerait de transférer, à long terme, son quartier général (actuellement en Allemagne) vers le continent africain, le général américain a répondu : "il n'y a absolument aucun plan, maintenant ou dans l'avenir, pour déplacer mon quartier général vers l'Afrique". Pour lui, "le travail que nous faisons en Afrique est dans l'intérêt des Etats-Unis, mais aussi dans celui de nos partenaires (africains) et de la communauté mondiale. Nous voyons comment l'instabilité dans une région affecte certainement une autre, et une amélioration de la sécurité et la stabilité en Afrique sont dans l'intérêt de toutes les nations". Interrogé par un journaliste sur le point de vue militaire américain sur le paiement des rançons exigées par les groupes terroristes pour la libération des otages, le patron d’Africom a été catégorique en répondant que "les Etats-Unis ont une politique qui ne tolère pas le paiement de rançons". Le général Ward a soutenu que le paiement de rançons permet non seulement de perpétuer les opérations de prises d’otage mais aussi d’alimenter les fonds qui servent à "financer ces groupes, à mieux s’équiper et, donc, à être plus efficaces". "Le fait que ces groupes prennent des innocents en otage, dont certains sont tués, nous inquiète certes, mais que la rançon soit payée et renforce, en conséquence, leur capacité d’action, nous inquiète autant", a-t-il affirmé. Pour lui, c’est un phénomène qui "se nourrit de lui-même : plus les rançons sont versées, plus les prises d’otages sont nombreuses". Questionné par l’APS sur les priorités de la coopération entre l’Algérie et Africom et sur la lutte antiterroriste, menée par l’Algérie, le général Ward a répondu que les Etats-Unis "cherchent les moyens pour appuyer les efforts engagés par l’Algérie, comme par les autres pays de la région, pour lutter contre la menace terroriste". Dans ce sens, il a cité notamment le partage des techniques utilisées lorsqu’une telle menace évolue dans les vastes espaces du Sahara et d’autres contrées du Sahel, ainsi que les modalités de partage de l'information et de l'analyse. A cet effet, a-t-il ajouté, "l'Algérie a un rôle très important" dans la lutte contre le terrorisme, tout en relevant l’importance de "l’esprit de coopération" entre les pays voisins concernés par la menace terroriste.