Les soldats de Kadhafi seront-ils à Benghazi cette nuit, comme l’a promis le colonel ?
Le colonel Mouammar Kadhafi a annoncé que les troupes régulières libyennes "entreront cette nuit" à Benghazi, foyer de l'insurrrection et bastion des insurgés, dans une intervention radiodiffusée destinée spécialement aux habitants de la ville.
Il a promis la "grâce" aux insurgés qui "jetteraient leurs armes dans la rue et regagneraient leur domicile", et d'être "sans pitié" pour ceux qui seront "surpris les armes à la main ou cachant des armes". "L'heure décisive est arrivée. Il n'y aura pas de retour en arrière", a-t-il dit.
Il a aussi appelé les habitants de Benghazi à "dénoncer les insurgés et indiquer aux troupes régulières les caches d'armes", sous peine d'être traités en complices. "Quittez la ville, allez où vous voulez, mais quittez la ville", at-il conseillé aux habitants de Benghazi.
Le "Guide" a par ailleurs affirmé que les insurgés venaient de la "Tunisie sinistrée" et de "l'Egypte défaite ", dans une première allusion à une aide que ces deux pays fourniraient aux rebelles. Dans aucun de ses discours précédents, il n'avait évoqué une telle aide.
Le discours de Kadhafi a été suivi par les habitants de Benghazi rassemblés par milliers sur la place centrale de la ville, agitant les drapeaux de l'insurrection : vert, noir et rouge, frappés de l'étoile et du croissant blancs. Ils chantaient à tue-tête des chants patriotiques et scandaient des solgans hostiles au régime, réclamant le départ de Kadhafi.
Le "Guide" a fait son discours quelques heures avant le vote attendu d'une résolution du Conseil de sécurité autorisant l'instauration d'une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Libye.
Des sources françaises ont confirmé que des frappes ciblées seraient déclenchées immédiatement après le feu vert qui serait accordé par le Conseil de sécurité.
Le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, avait indiqué dans la journée que des pays arabes – qu'il n'a pas cités – auraient donné leur accord pour participer à ces opérations destinées à protéger les civils libyens. Il n'a pas indiqué les modalités de cette participation.
Les informations les plus contradictoires continuent à circuler concernant la sitution sur le terrain: la télévision publique libyenne a affirmé que les villes de Misrata et Ajdabiya étaient "tombées" entre les mais des pro-Khadafi, ce que les insurgés ont formellement démenti.
Selon Washington cependant, des unités régulières seraient à 160 km de Benghazi. "Nous les attendons de pied ferme et nous ne leur permettrons pas d'entrer dans la ville", a indiqué le chef militaire de l'insurrection, le général Abdel Fattah Younes, dans un appel téléphonique à Al Jazeera