Bonne gouvernance et lutte contre les prédateurs qui ont conduit le pays au bord du gouffre, voilà le programme du nouveau président.
Le nouveau président guinéen, le professeur Alpha Condé, a donné le ton, lors du premier conseil des ministres qu’il a présidé le 13 janvier, de ce que seront ses priorités : bonne gouvernance et lutte contre les prédateurs de l’Etat qui ont précipité le pays au bord du précipice.
Le Conseil du 13 janvier a ainsi décidé d’aller à la chasse aux créanciers de l’Etat. Ces derniers disposent d’un mois maximum pour s’acquitter de leurs dettes. Pour donner corps à la moralisation de la vie publique si cruciale en Guinée, le gouvernement a décidé de prêcher par l’exemple. Les ministres sont invités à adopter « des comportements compatibles avec l’éthique du changement amorcé par le peuple et prôné par le président de la République. Ils sont notamment inviter à incarner l’équité, la ponctualité, le service public bien fait » Le patrimoine bâti et non bâti de l’Etat indûment privatisé sera quant à lui rétrocédé à l’Etat. Le port autonome de Conakry, objet de toutes les dérives pendant de nombreuses années, devrait être assaini, au propre comme au figuré.
Condé s’était également engagé, dans son discours d’investiture, à être « le Mandela guinéen », en oeuvrant pour la réconciliation nationale. Un pas a été amorcé dans cette direction avec la formation du gouvernement ouvert à diverses sensibilités. Un autre vient de l’être avec l’invitation lancée à l’ex-chef de la junte, le capitaine Dadis Camara, de rejoindre son pays qu’il avait dû quitter précipitamment pour des soins au Maroc (après avoir été victime d’une tentative d’assassinat) suivis d’une convalescence « forcée » au pays des hommes intègres.