Le président du Nigeria allie culture et éthique
Umaru Musa Yar’Adua est né le 16 août 1951 dans une famille aristocratique peule de Katsina (nord du Nigeria). Élève de la Raffuka Primary School en 1958, puis de la Dutsinma Boarding Primary School en 1962, il appartient ensuite au Government College de Keffi entre 1965 et 1969, avant de passer son diplôme de fin d’études secondaires au Barewa College en 1971. Il entame des études supérieures d’éducation et de chimie à l’université Ahmadou-Bello de Zaria en 1972 et sort diplômé trois ans plus tard. D’abord professeur de chimie à Lagos, puis auditeur au Collège des arts, sciences et techniques de Zaria l’année suivante, il reprend ses études en 1978 pour un second diplôme en chimie analytique, tout en continuant à enseigner. En 1983, il fait une brève incursion dans le secteur privé, mais préfère finalement l’administration publique, occupant divers postes dans des conseils d’administration, y compris celui d’une banque et d’un éditeur de presse.
Son entrée en politique date de 1979, quand il rejoint le People’s Redemption Party, un mouvement progressiste de centre gauche. Au milieu des années 1980, pendant la transition du général Babangida, il participe à la fondation du People’s Front, dirigé par son frère aîné, le général Shehu Musa Yar’Adua – un compagnon de route du général Olusegun Obasanjo – qui fusionnera ensuite avec le Social Democratic Party. En 1988, Umaru Yar’Adua est membre de l’Assemblée constituante.
Il perd l’élection au poste de gouverneur de Katsina en 1991, mais la remporte en 1999 et à nouveau en 2003. Il se fait remarquer en étant le premier haut responsable à déclarer publiquement l’état de sa fortune. En 2001, le Katsina intègre la charia dans son code civil avec le plein assentiment du gouverneur Yar’Adua, dont la foi, proche de la mystique soufie, ne souffre aucun manquement à la moralité. Homme intègre, d’une absolue probité, il avait le sens du devoir et savait la valeur de l’engagement. Peut-être manquait-il d’une certaine hauteur de vue, mais sa grande intelligence et son excellente connaissance des dossiers palliaient aisément cet inconvénient. Sa santé précaire ne lui a pas laissé le temps d’être le grand président qu’espérait tant le Nigeria.