James Michel demande de l’aide à la communauté internationale.
Le président James Michel a lancé, le 5 décembre, à tous les dirigeants de ce monde, un nouvel appel leur demandant d’accorder, d’urgence, plus d’attention à la situation en Somalie, alors que les attaques de pirates se multiplient, avec des ravisseurs « mieux armés, mieux organisés et mieux préparés ». « La réalité dans l’océan Indien est que malgré la réduction du taux d’attaques réussies, le nombre d’agression reste constant ou, comme dans le sud de l’océan Indien, augmente », écrit le président seychellois dans une lettre adressée aux dirigeants de la Chine, des États-Unis, de la Russie, du Japon, des Émirats arabes unis, de la France, du Royaume Uni, du Portugal, d’Italie, des Pays-Bas, d’Australie, de Suède, de Turquie, de Finlande, d’Afrique du Sud, du Luxembourg, du Canada Brasil, d’Égypte, de Corée du Sud, à l’Union européenne, aux Nations unies et à l’OTAN.
Ce n’est pas la première fois que James Michel demande à la communauté internationale d’adopter une approche globale de la piraterie, sans être entendu. Outre les interventions contre les pirates et anti-terroristes, il est nécessaire, dit-il d’aller plus loin. Dans son appel, il définit l’approche globale autour de cinq points principaux :
– Accroître l’engagement et le soutien des forces de maintien de la paix en Somalie, particulièrement les forces de la Mission de l’Union africaine à Mogadiscio, et mettre en place une présence maritime de la Mission qui permettra de patrouiller le long des côtes somaliennes.
– Cibler les interventions contre tous les groupes criminels et terroristes
– Renforcer les zones existantes de stabilité à l’intérieur de la Somalie avec la mise en place d’un régime de droit dans ces zones et la création d’opportunités économiques dans le cadre de l’effort
– Renforcer la capacité des États riverains à mieux défendre les zones maritimes, et leur permettre d’améliorer la surveillance des côtes
– Améliorer le réseau de partage des informations qui permettra une approche plus efficace et systématique du ciblage du réseau criminel, sous tous les aspects, avec une attention particulière pour les financiers de la piraterie
Les Seychelles, « petit » pays par sa population (95 000 habitants), mais « géant » par sa zone d’exclusivité (1million de km2 d’eaux territoriales), sont l’État le plus touché par la piraterie qui se rapproche toujours plus des côtes. L’impact de la piraterie est catastrophique pour l’économie seychelloise. « Nous sommes sur la ligne de front, dans le combat contre la piraterie. Nos concitoyens sont pris en otages, notre souveraineté est menacée, notre sécurité est menacée et notre économie en subit les conséquence », rappelle James Michel.
Et il y va de l’intérêt de tous, rappelle le président seychellois, tout en remerciant les États qui se sont impliqués aux côtés des Seychelles dans la lutte contre les pirates. En effet, la route maritime qui passe par cette zone de l’Océan Indien représente les deux tiers du transport commercial maritime international, dont le pétrole.