Les milices intégristes somaliennes font peser un risque accru sur le Kenya et portent atteinte au tourisme.
Après la destruction de deux de leurs bases par les forces conjointes du Kenya et de la Somalie, les 15 et 16 octobre, les milices somaliennes intégristes musulmanes d’al-Shabab ont menacé de représailles le « cœur » du Kenya si Nairobi poursuit son « agression sur le sol somalien ». L’opération est intervenue après l’enlèvement jeudi 13 octobre, de deux humanitaires espagnoles de Médecin sans Frontières qui travaillaient dans les camps de réfugiés de Dadaab, à une centaine de kilomètres de la frontière, le plus grand camp au monde où vivent plus de 450 000 réfugiés qui ont fuit la famine en Somalie. Ces enlèvements faisaient suite à ceux de ressortissantes américaine (dont le mari a été tué au cours de l’attaque), française et britannique sur l’archipel de Lamu. Afin de protéger ses frontières et l’activité touristique importante pour son économie, le Kenya fournit un appui logistique aux forces gouvernementales somaliennes et prend en charge l’entraînement de forces somaliennes de sécurité aux frontières. Les troupes kényanes et les forces gouvernementales somaliennes soutenues par des chars et des hélicoptères de combat auraient pris le contrôle de la ville de Qoqani, contrôlée jusque là par les milices al-Shabab. Ce n’est pas la première fois que l’armée kenyane passe la frontière entre les deux pays, mais cette intervention est certainement beaucoup plus importante et témoigne de la volonté d’un effort concerté pour combattre les milices intégristes. « Pour la première fois, a déclaré le ministre kenyan de la Sécurité intérieure, la menace terroriste à laquelle nous sommes confrontés est des plus sérieuses ».