Le chef de l’Etat, Paul Kagame, a diligenté une commission d’enquête sur les exactions commises dans l’ouest, mais le précédent rapport a été ignoré.
Le gouvernement ivoirien a décidé la mise en place d’une Commission nationale d’enquête sur les violations des droits de l’homme commises durant toute la crise postélectorale, conformément à la promesse faite par le chef de l’État, Alassane Ouattara. Cette région a fait l’objet d’une première enquête réalisée par l’Onuci du 1er au 24 avril 2011 et dont le rapport, rédigé dans la foulée, a été largement passé sous silence. Il fait pourtant état des différents chefs de guerre et miliciens qui ont écumé la région, souvent pour des raisons bien plus personnelles que politiques. On y rencontre Gabriel Banao, le « génie des génies », 75 ans, chef d’état-major des Forces d’autodéfense de Duékoué et Bangolo, considéré comme invulnérable par ses partisans et connu pour sa pratique du sacrifice humain, de préférence celui de Burkinabè. Ses comparses, de Nicolas Guei alias « Tout-va-bien » à Zion Benanger dit « Tyson » ou Aimé Sio surnommé « Chef de gare », sont tous cités. Leur armement, leurs déplacements et une partie de leurs activités sont répertoriés avec précision. Tous les autres groupes, de tous bords, en activité dans la zone sont également mentionnés. Que pourra donc faire de plus ou de mieux, des mois après les faits, une nouvelle commission aussi neutre puisse-t-elle être ?