Il est décédé le 24 mai dernier, à l’âge de 82 ans.
Arthur Goldreich est décédé le 24 mai dernier, à l’âge de 82 ans, en Israël où il avait élu domicile.
Nelson Mandela ne savait même pas tirer un coup de pistolet lorsqu’il a formé le mouvement militaire de l’African National Congress (ANC) dans les années 1950, le Umkhonto We Sizwe (Lance de la nation). Son aide, il l'a trouvée chez Arthur Goldreich, un artiste juif sud-africain, anti-apartheid qui est devenu le tuteur militaire de Mandela. Pour passer inaperçu, ce dernier se rendait chez lui habillé comme un « boy » de la maison, tout en se consacrant à l’organisation de l’ANC.
Quand l’opposition contre l’apartheid a choisi la voie violente, en 1960, Goldreich adhère entièrement à la lutte, se rend en Chine, en URSS, l’Allemagne de l’Est, cherchant de l’aide militaire et du savoir-faire pour fabriquer des armes. C’est alors qu'il loue, avec sa famille, la ferme appelée Liliesleaf dans la région de Rivonia, près de Johannesburg, qui deviendra le centre d’organisation de l’Umkhonto we Sizwe.
Le 11 juillet 1963, les occupants de la ferme craignent que les autorités sud-africaines les aient détectés. Mais leur plan pour quitter le bâtiment ne peut être mis en œuvre : la police et ses chiens sont descendus sur Liliesleaf. Goldreich et seize autres militants, y compris des leaders de premier plan de l’ANC, sont arrêtés. Mandela avait déjà été arrêté en 1962.
Arthur Goldreich réussit à éviter la prison avant le procès, avec l’avocat ami de Mandela, Harold Wolpe, grâce à un bakchich donné à l’un des gardes. Déguisés en prêtres, ils fuient tous deux en Tanzanie.
Goldreich s’était installé finalement en Israël, où il se consacrait à la cause des Palestiniens, les comparant aux victimes de l’apartheid sud-africain.