Les propos de Julius Malema, imprévisible président de l’organisation des jeunes de l’ANC, auraient fait perdre près de trois points au grand parti d’Afrique du Sud lors des élections.
Le président de l’African National Congress Youth League (ANCYL, organisation des jeunes de l’ANC), Julius Malema, après avoir été traîné devant les tribunaux par le groupe AfriForum pour incitation à la haine, (il avait continué de chanter et de faire chanter Dubul’ibhunu – « Tuez les Boers ! » – malgré l’interdiction officielle), est accusé, aujourd’hui, par la direction de l’ANC d’être en partie responsable de la perte de près de trois points aux dernières élections. « Dire que les Blancs sont des criminels », ce n’est pas la politique de l’ANC, a déclaré le secrétaire général du parti au pouvoir, Gwede Mantashe. Selon lui, les propos racistes et sexistes de Malema envers les minorités, les « Blancs » en particulier, à l’égard desquels sa grossièreté n’a pas de limite, a privé l’ANC du vote de ces électeurs. Pour l’instant, rien ni personne, dans l’ANC, n’a été capable d’avoir la moindre autorité sur Julius Malema dont les ambitions politiques sont aujourd’hui évidentes et qui mise sur la démagogie, le populisme et le nationalisme pour parvenir à ses fins. L’ANCYL a immédiatement répondu aux accusations portées contre son président. « Le déclin des votes des métis et des Indiens pour l’ANC ne peut, en aucune manière, être lié aux propos du dirigeant de l’ANCYL », a déclaré son porte-parole, Floyd Shivambu, accusant « Madame » – c’est-à-dire Helen Zille, dirigeante de l’Alliance Démocratique (DA) souvent insultée par Malema publiquement – d’essayer de « détourner l’attention des vrais questions de transformation économique et sociale. »
L’attitude de Malema n’est, cependant, pas le seul facteur du recul de l’ANC, selon Gwede Mantashe. Les dirigeants régionaux devront rendre compte, également, de leurs échecs dans certaines municipalités, comme la perte de la municipalité ANC de Saldanha, considérée comme la ville la mieux gérée de la province du Western Cape, et l’incapacité à gagner une ville comme Theewaterskloof, considérée comme la plus mal gérée et qui reste dans les mains de l’opposition Democratic Alliance dont le leader, Helen Zille, est aussi présidente du gouvernement provincial. Mantashe a également annoncé que la ministre de l’Intérieur, Nkosazana Dlamini-Zuma, sera chargée de former un comité ad hoc pour analyser le processus d’élaboration des listes de candidats. Peu avant les élections, le scandale des faux candidats avait obligé le président Jacob Zuma à promettre qu’il prendrait des sanctions contre les conseillers municipaux qui auraient illégalement ajouté des noms à certaines listes de l’ANC.