L’armée syrienne a pilonné la ville pour la reprendre aux groupes armés qui s’en étaient emparés.
Selon l’agence officielle Sana, des unités de l'armée sont entrées ce matin dimanche 12 juin à Jisr al-Choughour et « ont purifié l'hôpital national des éléments armés. »
Citant son correspondant à Idleb, le siège du gouvernorat dont dépend cette ville, ces « unités ont déminé, avant leur entrée dans la ville, des engins explosifs plantés par les groupes armés sur les ponts et les routes. »
Le correspondant a affirmé aussi « que de violents accrochages s'étaient produits entre les unités de l'armée et les groupes armés à l'alentour et à l'intérieur de la ville, précisant que deux éléments de ces groupes ont été tués et un grand nombre arrêtés. Des armes automatiques ont été saisies également.
Ces derniers jours, la répression a été particulièrement violente dans le gouvernorat d'Idleb (nord-ouest), à 330 km au nord de Damas. Le régime avait annoncé vendredi 10 juin une opération militaire dans le secteur de Jisr al-Choughour, « à l'appel des habitants ». La télévision avait accusé des « groupes armés » d'avoir commis « des atrocités » et liquidé « 120 policiers ». Une version contestée par l’opposition qui affirment que ces policiers étaient des mutins liquidés par le régime lui-même car ils refusaient d’obéir aux ordres de la hiérarchie. Depuis, la ville semblait totalement hors du contrôle des forces armées et de la sécurité du régime.
« Depuis ce matin peu avant 7 heures (6 heures, heure de Paris), l'armée a commencé à pilonner d'une manière intense la ville à partir de chars et avec des armes lourdes. Ensuite, elle a pris d'assaut la ville depuis l'est et le sud », a affirmé un militant à l’AFP. « Des bruits d'explosions ont été entendus et des hélicoptères munis de mitrailleuses survolaient la ville », a ajouté ce militant, qui a affirmé qu'il y avait près de 200 chars sur place. « Depuis ce matin, des bruits d'explosions étaient entendus à Jisr al-Choughour et des colonnes de fumée s'élevaient » de la ville, a affirmé, en outre, un autre militant des droits de l'homme, citant des habitants.