Les moyens militaires mis en jeu dans le conflit en Libye sont destinés à obtenir, à terme, la chute du colonel Kadhafi. Mais la mission des Nations unies s’achève dans un mois.
La coalition en guerre en Libye a intensifié ses frappes aériennes contre des cibles militaires à Tripoli et ses environs, avec le clair objectif désormais d’accélérer le chute du régime de Kadhafi. Mardi 24 au soir, huit puissantes explosions ont secoué le secteur de Bab Al-Aziziya, résidence du « Guide » de la révolution libyenne, déjà visé à l'aube par des raids intensifs de l'Otan. Les explosions ont fait trembler l'hôtel Rixos hébergeant les correspondants de la presse internationale. Les frappes visaient une caserne de la garde populaire, unités de volontaires de l'armée, et un entrepôt de véhicules militaires.
L’objectif affiché de l'OTAN avec ces bombardements intensifs, est d’obtenir des résultats probants avant la prochaine réunion du groupe de contact le 9 juin aux Emirats arabes unis, et d’obtenir la chute du régime libyen avant la fin du mois de juin, marquant la fin du mandat de l’ONU.
"On se dit qu'il faut (…) augmenter le rythme de nos opérations pour que le fruit tombe tout seul", a indiqué un haut responsable militaire de l'Otan, ajoutant que l'objectif est que "fin juin, début juillet Kadhafi soit tombé". « Toute la stratégie est d’obtenir un point de rupture pour que la diplomatie puisse enfin s’engouffrer et obtenir des résultats », indiquent des sources à Paris.
La France a d’ailleurs annoncé qu’elle avait fait appareiller vers le littoral libyen Le Tonnerre, un bâtiment de projection et de commandement, avec à son bord une quinzaine d’hélicoptères – des Gazelle et des Tigre – qui seront prochainement engagés dans les combats. « Il s’agit de mieux adapter nos capacités de frappe au sol avec des moyens de frappes plus précises », souligne Paris. Sur place se trouve déjà le porte-avions à propulsion nucléaire le Charles de Gaulle, plateforme d’envol de l’aviation de combat française.
Londres devrait pour sa part annoncer prochainement de déployer des hélicoptères, ce qui marquerait une nouvelle étape dans la guerre incertaine livrée par la coalition contre le régime de Kadhafi.
Jusqu'à présent, seuls des avions – avec ou sans pilotes – ont mené les attaques de la coalition, mais ils ne parviennent plus à viser avec précision et sans dommages collatéraux de nombreux chars ou troupes de Kadhafi éparpillés dans les villes trop près des populations.
La Russie, qui s’était abstenue au Conseil de Sécurité des Nations Unies sur la résolution autorisant des frappes aériennes en Libye et qui n’a cessé de critiquer l’intervention militaire occidentale, semble devoir progressivement glisser vers plus de « compréhension ». Moscou a en effet annoncé qu’il considérait le Conseil National de Transition (CNT) comme un "partenaire légitime" de négociation sur l'avenir de ce pays.