Le maintien à la date initiale pourrait ouvrir une crise politique dans le pays, les partis nouvellement créés étant dans l’impossibilité de faire face à une échéance électorale aussi rapprochée.
Le gouvernement tunisien a maintenu l’échéance du scrutin pour l’élection de la Constituante au 24 juillet, contre l’avis de la Haute instance indépendante des élections qui voulait la reporter au 16 octobre prochain. Le président de la Haute instance, Kamel Jendoubi, a motivé sa demande de report de ce premier scrutin depuis la chute du président Zine El Abidine Ben Ali par des difficultés techniques et logistiques d’organisation, finalement récusées par le gouvernement à l’issue d’un conseil des ministres dimanche 22 mai.
Le gouvernement provisoire de Béji Caïd Essebsi (BCE) manifeste ainsi une indépendance à l’égard des instances consultatives issues de la « révolution du 14 janvier », qui risque d’ouvrir une crise politique dans le pays.
La date du 24 juillet avait été annoncée depuis plusieurs mois,par la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution – dont le président, Lyadh Ben Achour, s’était rallié à la demande de report de l’échéance émise par le président de la Haute instance indépendante des élections.
BCE a régulièrement réaffirmé la nécessité de maintenir l’échéance électorale à la date initialement prévue afin de doter d’institutions légitimes le pays, qui vit depuis le 14 janvier dernier sous le règne du provisoire. Il a promis de mettre à la disposition des organisateurs tous les moyens de l’Etat pour assurer le succès du scrutin.
Il était soutenu par les principaux partis politiques notamment le Parti Démocratique Progressiste, l'Union Démocratique Unioniste (UDU), le Mouvement Ettajdid, le Parti Socialiste de Gauche (PSG), le Forum Démocratique pour le Travail et les Libertés (FDTL).
Le report était soutenu par la plupart des nouveaux partis agréés depuis le 14 janvier, et qui estiment n’avoir pas eu suffisamment de temps pour affronter l’épreuve électorale. Ils soupçonnent le gouvernement provisoire d’accélérer le pas dans le but de les exclure de la nouvelle assemblée.