La quatrième élection multipartite de Tanzanie, le 31 octobre dernier, s’est déroulée dans le calme, comme les précédentes. Donné largement favori, le chef d’État sortant, Jakaya Kikwete, a été réélu avec 61 % des suffrages. Sa victoire n’a pas surpris les Tanzaniens, pas plus que celle de son parti au pouvoir, le Chama Cha Mapinduzi (CCM) – anciennement Tanganyika African National Union (Tanu). Cependant, le challenger du président sortant, Wilbrod Slaa, a mené une énergique campagne qui a revigoré l’opposition, dont l’ensemble des partis a fait une percée significative en remportant 50 circonscriptions. Les insuffisants progrès dans le développement économique et les faibles résultats dans la lutte contre la corruption ont été les chevaux de bataille de l’opposition – ici comme ailleurs en Afrique. La baisse significative du pourcentage des votants sur le total des inscrits, (42,8 % comparés à 76,7 % en 1995, et 84,4 % en 2000) dénote également la lassitude des électeurs face à des scrutins sans surprise et des slogans insuffisamment contrastés.