La garde nationale saoudienne, la force d’élite de sécurité déployée à Bahreïn contre les manifestants, est entraînée par l’armée britannique.
La garde nationale saoudienne, la force d’élite de sécurité déployée à Bahreïn contre les manifestants, est entraînée par l’armée britannique. Interpelé par les associations des droits de l’Homme, le ministre de la Défense, a reconnu que la formation portait sur « les armes, les compétences militaires et de terrain, le contrôle des incidents, la fouille, le maintien de l’ordre public et l’entraînement de snipers ». Les cours sont organisés par la Mission militaire britannique en Arabie saoudite. Une vingtaine d’équipes de formateurs ont déjà été envoyées, entièrement financées par l’Arabie saoudite. La famille royale de Bahreïn a utilisé 1200 soldats saoudiens en mars dernier contre les manifestants qui réclament des changements démocratiques, alors qu’en même temps, le gouvernement britannique se disait « très inquiet » des violations des droits de l’Homme dans le royaume. On sait tout l’intérêt que l’Arabie saoudite porte au maintien de l’ordre autour d’elle, face à la puissance de l’Iran. Selon Oliver Sprague, directeur du programme « Armes » d’Amnesty International Royaume Uni, « l’année dernière, nous avons informé sur le fait que les Saoudiens utilisaient des armes fournis par les Britanniques dans des attaques secrètes au Yémen au cours desquelles un grand nombre de civils yéménites ont été tués. » L’entraînement des Saoudiens et la vente massive d’armement à l’un des régimes les plus anti-démocratiques au monde, n’est pas un fait nouveau et faisait déjà l’objet de nombreuses critiques. Aujourd’hui, il prend une nouvelle dimension politique, au moment où le G8 qui vient de se terminer, a approuvé une aide aux pays en voie de démocratisation dans la foulée du « printemps arabe ». Le gouvernement britannique qui dit soutenir ces mouvements, d’un côté, et livre des armes et entraîne les troupes répressives de l’autre, se trouve en complète contradiction, comme le font remarquer certains députés. Quant au ministère de la Défense, le MOD, il s’en tient à la « Bible » américaine : « Les Saoudiens sont des partenaires clef dans la lutte contre le terrorisme », a-t-il expliqué en forme de justification.