Selon un rapport de la Cour des comptes américaine (Goverment Accountability Office, GAO), la Chine contrôle 97 % de la production de minéraux rares (dix-sept éléments, dont le lanthanum, le cérium, le néodymium, l’europium et l’yttrium).
Ces minéraux sont essentiels à la fabrication des chars américains Abrams M1A2 et différents équipements stratégiques comme le radar AegisSPY-1 (photo) produit par Lockheed Martin Corp. Ils sont irremplaçables et mettent la Chine dans une position de supériorité par rapport aux États-Unis sur ce marché. Selon le GAO, la Chine, face à la demande croissante des industriels américains, a limité la production de ces minéraux rares pour en faire monter les prix. Les taxes à l’exportation ont également augmenté de 15 % à 25 %, ce que la Chine explique par la rareté des métaux dont l’exportation est désormais régie par des quotas.
Ces minéraux sont relativement abondants aux États-Unis mêmes, mais leur exploitation est complexe et, selon le rapport du GAO, il faudrait quinze ans à ce pays pour reconstruire une chaîne de production. Plusieurs sites miniers ont été fermés ces dernières années aux États-Unis, tel celui de Californie où l’ancien géant mondial dans ce domaine, le Mountain Pass, avait suspendu en 2002 sa production pour cause de gaspillage d’eau. Une autre entreprise du secteur, la Magnequench International Inc., qui produit des aimants de neodymium, a fermé son site en 2003 et s’est délocalisée… en Chine !