Le déclin de l’empire américain, déjà maintes fois annoncé, n’est pas pour aujourd’hui, selon le président Barack Obama, qui a prononcé un discours très offensif en ce sens.
« We are the Best ! », comme les footballeurs aiment à le proclamer, a signifié le président américain, Barack Obama, au Parlement britannique, à la veille du G8 qui se tient à Deauville, en France : « Des pays comme la Chine, l’Inde et le Brésil progressent à pas de géant. Face à ces changements rapides, il est devenu de bon ton, dans certains milieux, de se demander si l’ascension de ces nations s’accompagnera du déclin de l’influence américaine et européenne dans le monde. Ces nations représentent le futur, mais le temps de notre leadership serait-il terminé ? Cet argument est faux. Le temps de notre leadership, c’est maintenant ! Ce sont les États-Unis, le Royaume Uni et nos alliés démocratiques qui ont façonné le monde dans lequel des nouvelles nations peuvent émerger et des individus, prospérer. Et même si un plus grand nombre de nations prennent la responsabilité du leadership mondial, notre Alliance restera indispensable pour atteindre les objectifs d’un siècle qui sera plus pacifique, plus prospère et plus juste. Nous restons le plus grand catalyseur de l’action mondiale. » On sait déjà comment les États-Unis et leur Alliance pratiquent la paix, la prospérité et la justice dans le monde. La « méthode Coué » – et le mensonge – a fonctionné pendant des dizaines d’années grâce aux milliards dépensés par le géant américain dans des programmes de propagande et dans des interventions sales menées par la CIA, pour maintenir sa suprématie sur le monde. Qu’Obama se sente obligé, encore aujourd’hui, de marteler ce type de discours tient de la schizophrénie américaine. Mais, bien sûr et avant tout, c’est une manière également, de rassurer les élus britanniques à un moment où certains expriment l’idée que le président américain est prêt à lâcher ses alliés traditionnels pour rester dans la foulée des pays émergents qui pèsent, aujourd’hui, de plus en plus, sur la scène mondiale et, pour la Chine, sur l’économie américaine. La dette des États-Unis envers la Chine est en effet telle que, le 9 mai, la commission de la Défense du Congrès a publié un projet de loi de finances du Pentagone pour le prochain exercice en y insérant une mesure réclamant au ministère américain de la Défense et au Renseignement américain de déterminer si elle représentait une menace pour la sécurité nationale des États-Unis. Rappelons, aussi que la note de la dette américaine attribuée par l’agence de notation Standard and Poor’s a été abaissée avec une estimation négative des perspectives d’évolution, estimant que le gouvernement fédéral ne met pas en place une politique claire pour y remédier. La Banque centrale américaine (FED) a dû, à plusieurs reprises, voler au secours du gouvernement fédéral en baissant les taux d’intérêts des bonds du trésor américain, les principaux acheteurs de la dette – Chine, Japon et zone euro étant moins demandeurs – pour lui permettre, entre autres, de payer les intérêts de la dette. Fin août 2010, la Chine détenait, officiellement, 868,4 milliards de dollars de bons du Trésor américain, mais l’affaire n’est pas simple pour Pékin et les principaux investisseurs (Japon, Corée du Sud, notamment), car si le dollar chute, ils n’auront plus aucune valeur. Obama le sait, Pékin aussi. Les deux doivent donc composer dans une interdépendance malsaine pour l’économie mondiale. Nous sommes loin des objectifs de paix et de justice. Quant à la prospérité, on sait à qui elle profite….