La Libye compte cinq sites classés au patrimoine mondial de l’humanité : Les sites archéologiques de Leptis Magna, de Cyrène et de Sabratha, le site rupestre du Tadrart Acacus et la ville ancienne de Ghadamès. Le 23 mars, l’Unesco appelait tous les protagonistes du conflit actuel à épargner ces sites. L’occasion de vous les présenter à travers un aperçu historique pour mieux comprendre le présent.
Sabratha est une des plus importantes villes de la Tripolitaine (Afrique romaine), située dans ce qui est aujourd’hui la Libye occidentale. Elle formait avec Oea et Leptis Magna un trio de villes qui a donné son nom à la Tripolitaine. Le site archéologique a été inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO en 1982.
Le site archéologique de Sabratha est situé sur la côté méditerranéenne, à environ 1,5 km au nord-ouest de la ville moderne de Sabratha. À 70 kilomètres à l’ouest de l’actuelle Tripoli, Sabratha constituait le point de départ de la route qui s’enfonçait vers le sud et le djebel tripolitain et, au-delà, vers Ghadamès et le centre de l’Afrique.
Cette situation explique que les Carthaginois y fondèrent un établissement permanent, au Ve siècle av.J.-C. La cité punique prospéra et passa sous l’autorité de Massinissa et de ses successeurs à la tête du royaume numide, avant de se ranger du côté de Rome en 111 av. J.-C. C’est de cette période que date le réseau urbain qui allait du port au marché, le futur forum. Sabratha possédait une importante nécropole où l’on peut encore admirer deux grands mausolées des années 200 av.J.-C. Sous l’empire la cité accéda au rang de municipe puis devint colonie romaine en 157.
Les marchands de Sabratha tenaient une place de choix à Ostie, le port de Rome, où le bureau de la place des Corporations s’ornait d’une mosaïque représentant un éléphant, preuve de l’importance du commerce transsaharien qui transitait par ce port.
Une mission archéologique italienne a beaucoup œuvré sur le site dans les années 1920, elle a fouillé et en partie reconstitué les vestiges visibles aujourd’hui. Max Mallowan, éminent archéologue britannique, second époux d’Agatha Christie a été présent sur le site en 1943.