A qui va profiter la possible chute du président Moubarak ? Apparemment pas aux occidentaux, ni à Israël, ni même aux Palestiniens. Mais qu’en pensent les Egyptiens ?
L’Occident et Israël vont-ils, perdre avec l’affaiblissement du régime égyptien, leur principal allié dans le monde arabe ? Les appels au calme émanant de Washington et des principales chancelleries occidentales, exhortant le président Hosni Moubarak à entreprendre des réformes plutôt que de quitter le pouvoir, cachent mal leur inquiétude, au moment où une vague sans précédent secoue le monde arabe.
Car la chute de ce régime qui a rendu des services appréciables, au cours des trois dernières décennies risque de modifier l’équilibre géo-stratégique dans la région jusqu’ici largement en faveur des intérêts occidentaux. Moubarak aura été, en effet, le grand soutien à l’invasion de l’Irak en 1991. Il a également facilité, en sous main, la deuxième invasion et l’occupation de l’Irak en 2003. Sans parler de son respect inconditionnel des accords de paix séparée signée par son prédécesseur en 1979 à Camp David.
L’Autorité palestinienne risque elle aussi de perdre un grand allié avec la probable chute de Moubarak.
En attendant, la première victime de cette vague de contestation populaire sans précédent aura été l’élimination, de facto, de Gamal Moubarak de la course à la succession. Dans ce contexte explosif, la seule alternative serait, selon les chancelleries américaines, un nouveau raïs issue du rang des services ou de l’armée.