Exécutions à huis clos dans l’Irak « libéré » et « démocratisé ».
Ainsi la « grande démocratie irakienne mise en place à coups de bombardements des populations civiles et autres procédés de cow-boys par les Américains, a-t-elle annoncé qu’elle procéderait à un nouveau geste, preuve de sa volonté de rupture avec le passé ! Tarek Aziz, ancien ministre irakien des Affaires étrangères et Vice-Premier ministre de Saddam Hussein, va être exécuté en 2012. « Cela se passera sans aucun doute après le départ des Américains d’Irak », a déclaré, à CNN, le conseiller du Premier ministre Saad Yousif al-Muttalibi. De confession chrétienne chaldéenne, homme de culture et modéré apprécié de ses homologues de par le monde, y compris les occidentaux, l’un des hommes les plus respectés au sein du Mouvement des Pays non alignés, Tarek Aziz s’est livré aux forces américaines le 24 avril 2003 et a été condamné à mort à l’issu d’un procès bâclé en octobre 2010.
Des voix s’élèvent déjà dans le monde contre cette exécution dont Amnesty international et le Vatican. Suspendue depuis l’invasion américaine, la peine de mort a fait son retour en Irak en août 2004. Immédiatement, quatre peines capitales étaient prononcées suivies de nombreuses autres. Les exécutions se sont accélérées, depuis. Pour la seule année 2008, 285 personnes au moins ont été condamnées à la peine de mort et plusieurs dizaines ont été exécutées. Selon Amnesty International, en septembre 2009, il y avait un millier de prisonniers dans les couloirs de la mort et une moyenne de dix exécutions par semaine, chiffres fournis par les autorités irakiennes qui pourraient être largement supérieurs en réalité.
Il est clair que l’esprit de vengeance et la volonté de faire place nette pour les nouveaux amis des États-Unis, a toujours prévalu dans la conduite de la justice irakienne depuis la mise en place du nouveau gouvernement. Et « cela n’est certainement pas le meilleur moyen de promouvoir la réconciliation et la reconstruction de la justice et de la paix dans un pays qui a tant souffert », comme l’a déclaré Federico Lombardi, porte-paroles du Vatican à CNN.