L’arroseur arrosé !
Le gouvernement syrien a suspendu l'accord de libre-échange conclu avec la Turquie, en rétorsion aux sanctions prises par Ankara contre Damas, a annoncé jeudi soir l'agence officielle Sana.
La Turquie, l'un des principaux partenaires économiques de la Syrie, a emboîté mercredi le pas à la Ligue Arabe et annoncé une série de sanctions économiques contre le régime syrien, dont un gel des transactions commerciales et un gel des transactions entre les banques centrales turque et syrienne.
«Le gouvernement syrien étudie la possibilité de prendre d'autres mesures» envers la Turquie à la suite de ces sanctions, écrit encore la Sana.
En décembre 2004, Damas et Ankara avaient signé, après plusieurs années de négociations, un accord de libre-échange à l'occasion d'une visite du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan à Damas, scellant ainsi le rapprochement des deux voisins longtemps en délicatesse.
Il avait été suivi en septembre 2009 par un accord instituant un «conseil de coopération stratégique de haut niveau» en vue d'une intégration économique, alors que les deux pays avaient ouvert leurs frontières en supprimant les visas.
L'agence Sana avait annoncé auparavant que la Syrie suspendait son adhésion à l'Union pour la Méditerranée (UPM), créée en juillet 2008 à l'initiative de la France.
Ces mesures sont la réponse de la Syrie à la série de mesures sanctions économiques prises par la Turquie qui a emboîté le pas à la Ligue des Etats arabes inféodée aux monarchies du Golfe, elles-mêmes vassales des Etats-Unis.
Parmi les neuf dispositions décidées figurent, notamment, le gel des avoirs des dirigeants syriens en Turquie, la suspension des accords commerciaux avec les institutions publiques et des crédits turcs, la fin des relations avec la Banque centrale syrienne… Un embargo sur les armes avait déjà été mis en place.
Ces mesures prises par les deux pays pénalisent particulièrement la Turquie dont le montant des exportations vers la Syrie avoisine les 6 milliards de dollars. Damas va réorienter ses échanges vers l’Irak et l’Iran.