Le Royaume wahhabite, qui a pris la tête, avec l’Emirat du Qatar, de la cabale contre le régime de Bachar al-Assad au sein de la Ligue arabe, pour violations des droits de l’Homme, ferait mieux de balayer devant sa porte.
Sheima Jastaniah, jeune saoudienne, a indiqué dimanche avoir été convoquée au tribunal pour l’application de sa sentence : dix coups de fouet pour avoir bravé l'interdiction faite aux femmes de conduire, malgré l'annonce d'une grâce royale.
"J'ai été convoquée au tribunal de Jeddah (ouest) et j'ai reçu une notification officielle de ma condamnation à dix coups de fouet pour avoir pris le volant", a-t-elle affirmé au téléphone à l'AFP.
Elle a cependant indiqué qu'elle avait la possibilité de faire appel pendant un mois.
Le 28 septembre, une princesse saoudienne avait annoncé que le roi Abdallah ben Abdel Aziz avait annulé la condamnation de la jeune femme à dix coups de fouet.
"Dieu merci, la flagellation de Sheima a été annulée. Merci à notre roi bien-aimé", avait annoncé sur Twitter la princesse Amira Tawil, épouse du milliardaire Walid ben Talal, neveu du roi.
Sheima Jastaniah avait été condamnée le 26 septembre par un tribunal de Jeddah, où elle avait été arrêtée en juillet alors qu'elle se trouvait au volant d'une voiture.
Cette condamnation était intervenue au lendemain de l'annonce historique faite par le roi Abdallah de l'octroi aux femmes du droit de vote et d'éligibilité aux élections municipales et leur entrée au Majlis al-Choura, un conseil consultatif dont les membres sont désignés.
Amnesty International avait déploré la condamnation de la jeune femme, affirmant qu'elle illustrait "l'ampleur des discriminations contre les femmes".
L'Arabie saoudite est le seul pays au monde qui interdit aux femmes de conduire.
La princesse Amira Tawil avait fait état en février 2009 dans un entretien au journal saoudien Al-Watan de sa frustration en raison de l'interdiction de conduire en Arabie saoudite, affirmant qu'elle était prête à prendre le volant aussitôt que le gouvernement l'autoriserait.
Son époux s'est à plusieurs reprises prononcé en faveur de plus de libertés pour les femmes dans le royaume ultra-conservateur.