Le chanteur sénégalais tente de mobiliser la communauté interafricaine sur le sort des victimes de la sécheresse.
Le chanteur sénégalais Youssou Ndour s’est rendu à Dadaab, dans l’est du Kenya, où il a visité l’un des plus grands camps de réfugiés du monde, qui accueille actuellement 450 000 personnes, venues en majorité de la Somalie voisine. Il entend éveiller ses concitoyens africains aux souffrances des millions de personnes frappées par la sécheresse – et le guerre – dans la Corne de l’Afrique.
Ambassadeur de bonne volonté pour l’Unicef depuis près de vingt ans, Youssou Ndour n’est pas sans amertume : « On ne voit que les Occidentaux, l’Afrique n’est pas là et c’est dommage », a-t-il déclaré. Il est en effet persuadé que l’Afrique doit se placer au premier plan dans la résolution des problèmes de société comme dans les conflits, lorsque ces événements se déroulent sur le continent. Les Africains ont en effet été critiqué, à juste titre, par la société civile pour la lenteur de leur réaction face à cette sécheresse qui dure depuis plusieurs mois et frappe près de 12 millions de personnes en Somalie, au Kenya, en Éthiopie, à Djibouti et en Ouganda.
La conférence finalement organisée fin août par l’Union africaine a permis de réunir quelque 350 millions de dollars d’aide, mais 300 millions proviennent de la Banque africaine de développement (BAD) et vont être échelonnés jusqu’en 2015. « Les Africains ont l’habitude de tendre la main », pas de la donner, a déclaré Youssou Ndour, qui rêve désormais de secouer cette passivité manifestée même par les pays africains émergents, comme l’Afrique du Sud ou le Nigeria. Une difficile entreprise.