Dans la ville de Jisr al-Choughour, les affrontements entre des « bandes armées » et la police auraient fait au moins 80 policiers tués (bilan officiel).
Selon l’agence syrienne Sana (gouvernementale), la ville de Jisr al-Chougour (située au bord de l’Oronte, nord-ouest, dans le gouvernorat d’Idlib) a été aujourd’hui 6 juin le théâtre d’une confrontation entre forces de sécurité et « bandes armées » qui s’est soldée par 80 tués au sein des services de sécurité et de la police (bilan provisoire). Ces « bandes armées » auraient « mutilé les corps de certaines victimes et les auraient jetés dans le fleuvre Oronte (al-Assi) » . C’est le plus lourd bilan de tués parmi les forces de sécurité.
Le correspondant de SANA dans cette ville, qui aurait été bombardée hier dimanche 5 juin par des hélicoptères de l’armée, a indiqué que « les bandes armées abritées dans nombre de lieux utilisent les armes et les bombes » et que « les habitants ont lancé des appels au secours pour l'intervention de l'armée. »
Citant une source sécuritaire autorisée, il a affirmé « que les forces de la police et de la sûreté à Jisr al-Choughour affrontent des centaines de personnes armées qui ont dominé des quartiers pendant des périodes intermittentes. »
?Les forces de la sûreté auraient « réussi à briser le blocus dans l'un des quartiers qui était sous la domination des hommes armés, au moment où des accrochages se déroulent actuellement entre les forces de la sûreté et de la police d'une part et les gangs armés de l'autre. »
Il s’agit d’un tournant dans le soulèvement populaire syrien qui était restée jusqu’ici massivement pacifique. Le nombre de tués avoué par le pouvoir laisse présager une entrée massive et directe de l’armée dans la réduction de certains foyers de contestation rappelant le précédent de Hama en 1982 quand certaines divisions de l’armée syrienne, en réaction à un soulèvement armé mené par les Frères musulmans, avaient investi la ville et massacré à huis clos quelque trente mille personnes.