Les habitants d’Ashraf ne peuvent être déplacés de force en Irak, sous peine de se voir poursuivis et massacrés, l’Organisation des Moudjahidine du peuple, à laquelle ils appartiennent, est en effet illégale.
Des parlementaires européens et plusieurs personnalités américaines ont mis en garde mercredi 25 mai contre le risque d'une "catastrophe humanitaire" dans le camp d'Ashraf, au nord de Bagdad, qui abrite des opposants iraniens.
Les quelque 3 400 personnes qui se trouvent dans le camp, soumis à la pression de l'armée irakienne, doivent être accueillies vers des pays européens, a plaidé l'eurodéputé conservateur espagnol Alejo Vidal-Quadras, au cours d'un colloque au Parlement européen à Bruxelles. Il a mis en garde contre un "déplacement forcé" des opposants iraniens et leur dispersion en Irak soulignant que cela mettrait leur vie en danger.
"Tout déplacement forcé en Irak des résidents d'Ashraf conduirait à un nouveau massacre encore plus grand que celui qui a causé la mort de 35 personnes" lors d'un raid de l'armée irakienne, le 8 avril dernier, a-t-il dit.
Le général de réserve américain Wesley Clark, ancien commandant des forces de l'Otan ainsi que l'ancien ambassadeur des Etats-Unis à l'ONU, Bill Richardson ont souhaité de leur côté que les résidents du camp d'Ashraf soient placés sous protection internationale.
"Tout déplacement forcé en Irak serait un prélude à un massacre des habitants d'Ashraf. Et je préviens que la communauté internationale et les Etats-Unis seraient responsables des conséquences", a affirmé quant à elle Maryam Radjavi, la présidente des Moudjahidine du Peuple, qui participait à la réunion.
Selon Mme Radjavi, 42 personnes, blessées lors du raid du 8 avril, se trouvent "dans un état critique" et demeurent privées de soins. Quelque 3 400 personnes, membres des Moudjahidine du Peuple, résident dans le camp d'Ashraf, situé à 80 km au nord de Bagdad. Le camp a été désarmé après l'invasion des Etats-Unis et de ses alliés en Irak en 2003. Les Américains ont alors assuré la sécurité du camp avant de la transmettre en 2010 aux Irakiens.
Déclarée hors-la-loi en 1981 par le régime islamiste au pouvoir à Téhéran, l'Organisation des Moudjahidine du peuple iranien (OMPI) a été accueillie quelques années plus tard en Irak, en pleine guerre contre l'Iran.
Désarmés après le renversement de Saddam Hussein en 2003, les Moudjahidine qui demeurent des opposants résolus au régime iranien, sont depuis lors un sujet de contentieux entre Bagdad et Téhéran. Bagdad souhaite le départ des résidents du camp d'ici la fin de l'année.