Des coptes et des musulmans se sont violemment affrontés au Caire, provoquant la mort de douze personnes et plus de deux cents blessés.
L’Egypte est sous tension à la suite d’un affrontement entre musulmans et coptes – la plus grande communauté chrétienne au Proche-Orient – qui a fait samedi 7 mai au soir 12 morts et plus de 200 blessés. Le Premier ministre Essam Charaf a annulé une tournée dimanche 8 mai aux Emirats arabes unis et à Bahrein et convoqué une réunion de crise de son cabinet pour examiner la situation.
Les principaux affrontements se sont produits autour d'une église du quartier d’Imbaba, près du Caire, attaquée par des musulmans qui prétextaient qu’une chrétienne voulant se convertir à l'islam y était séquestrée. Une autre église a été incendiée dans le même quartier pauvre, qui abrite une population mixte appartenant aux deux confessions.
Les controverses qui tournent souvent à l’affrontement sur les prétendues conversions contrariées de chrétiennes sont courantes en Egypte. Il s’agit la plupart du temps de femmes mariées qui se convertissent à l’islam pour obtenir un divorce que l’Eglise copte orthodoxe interdit formellement. Plusieurs manifestations, à l'appel de salafistes musulmans, ont eu lieu ces dernières semaines pour réclamer "la libération" de telles épouses, à l'instar de Camilia Chehata et Wafa Constantine, deux épouses de prêtres séquestrées par l'Eglise, selon eux.
L'Egypte connaît une montée des tensions entre communautés, alimentée par la peur des coptes d’une montée en puissance des Frères Musulmans. Mais l'armée, qui assure la direction du pays depuis la chute du président Hosni Moubarak le 11 février dernier, a promis d'agir fermement contres les responsables de ces violences confessionnelles. Un porte-parole a assuré que l'armée ne permettrait pas "à quelque courant que ce soit d'imposer son hégémonie en Egypte".
Les Coptes représentent environ 10 % des quelque 80 millions d'Egyptiens. Ils sont présents en Egypte depuis les premiers temps du christianisme, avant l'ère islamique. Ils s'estiment discriminés et marginalisés dans une société en majorité musulmane sunnite.