L’Algérie craint que l’insurrection actuelle en Libye ne soit « exploitée par des groupes terroristes dans la région du Sahel » pour constituer une « base arrière » dans ce pays, selon le ministre algérien des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci.
« Il y a une circulation d'armes extrêmement importante sur le territoire libyen et notre crainte est que ces armes soient utilisées à des fins qui ne soient pas libyennes, mais exploitées par des groupes terroristes au niveau de la région du Sahel », a déclaré le ministre algérien dans une interview publiée par le Wall Street Journal du 7 mars, rapporté par l’agence APS.
« Il est fondamental pour nous que tous les efforts que nous avons faits (en Algérie, ndlr) pour lutter contre le terrorisme et les efforts que nous continuons à faire, ne soient pas contrariés par des évolutions visant l'instabilité dans un pays voisin", a ajouté M. Medelci.
L'Algérie est prête à accompagner toutes les initiatives internationales visant à arrêter l'effusion de sang mais sans ingérence directe. "Le respect du principe de non ingérence (…) est une position constante de la politique algérienne. C'est un principe cher à la diplomatie algérienne qui (…) n'a pas interféré, ne serait-ce qu'une seule fois, dans la situation qui s'est déclinée en Tunisie puis en Egypte et enfin en Libye", a-t-il expliqué.
Le ministre algérien considère que le "plus urgent" actuellement est de "stopper les violences" et d'apporter une "forte contribution" aux efforts visant à éviter un risque très réel de crise humanitaire dans la région, en raison de l’afflux d’étrangers fuyant la Libye.
M. Medelci a enfin indique que les pays arabes « appellent de leurs vœux un dialogue » entre les protagonistes libyens. « C'est ce dialogue et seulement ce dialogue qui peut à la fois garantir le retour de la sécurité et préserver ce qui est plus important: l'intégrité et l'unité de ce pays », a-t-il dit.