Les autorités libyennes continuent à toucher « des centaines de millions de dollars » en revenus pétroliers, malgré les sanctions internationales prises contre le régime de Mouammar Kadhafi, affirme le Financial Times du 5 mars.
"Les revenus générés par les exportations de pétrole atterrissent à la banque centrale de Libye, et potentiellement sous le contrôle direct du colonel Kadhafi", rapporte le journal britannique citant une source occidentale travaillant dans le secteur pétrolier, et des marchands dans le milieu.
Au cours des deux dernières semaines, les exportations de pétrole réalisées par la Libye se sont élevées à environ 770 millions de dollars (555 millions d'euros), estime le Financial Times (FT).
Selon le quotidien économique, la Libye a exporté 570 000 barils par jour la dernière semaine de février, et 400 000 au cours de la semaine écoulée. Les exportations de brut libyen ont diminué, mais des entreprises chinoises et indiennes continuent à acheter du pétrole produit dans ce pays nord-africain, assure encore le FT.
Une révolte sans précédent contre le régime de Mouammar Kadhafi a débuté le 15 février en Libye, le quatrième producteur de brut en Afrique. L'opposition contrôle désormais plusieurs villes de l'Est, où se trouvent des champs pétroliers, des raffineries et des terminaux pétroliers. La Libye assurait, avant cette crise, environ 2,3 % de la production mondiale d'or noir.
Le 4 mars, l'Agence internationale de l'énergie, basée à Paris, a estimé que la production de pétrole libyen avait chuté "d'environ 1 million de barils par jour", contre une production quotidienne de quelque 1,6 million de barils en habituellement.
En raison des violences en Libye, le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté le 27 février des sanctions sévères visant le régime libyen, notamment un gel des avoirs financiers du colonel Kadhafi. Les pays européens leur ont emboîté le pas en décidant le lendemain le gel des avoirs du président libyen et de vingt-cinq de ses proches.