La Libye du colonel Kadhafi était un pays faussement uni : le « Guide » a tout fait pour séparer, voire fâcher les tribus entre elle.
Selon Laurence Pope, un grand spécialiste du monde arabe, la chute du régime du colonel Mouammar Kadhafi pourrait sonner le glas de l’unité de ce pays créé en 1951 par la réunification, sous la monarchie sanousside, de trois provinces : le Fezzan, au Sud-Ouest, la Tripolitaine et la Cyrénaïque.
Si la monarchie avait réussi à réunifier ce pays territoire de 1 762 000 km2, depuis le coup d’Etat du colonel Kadhafi, en 1969, ce dernier a tout fait pour maintenir la division du pays, jouant à la fois sur les clivages tribaux et régionalistes.
Kadhafi, selon Pope, « a lourdement favorisé le régionalisme et le tribalisme et empêché le développement d'institutions nationales. Dans l'immédiat, la probabilité la plus forte est que les Libyens parviennent à se débarrasser de leur despote assez vite. Mais qu'adviendra-t-il d'un pays sans véritable ossature nationale, ni sentiment d'appartenance à une communauté de destin ? Saïf Al-Islam, le fils de Kadhafi, a pointé la menace d'une guerre civile.
Ce qui menace le pays, c'est une explosion entre régions hostiles. Le risque de voir surgir une nouvelle Somalie sur les rives de la Méditerranée est tout à fait plausible. Ce serait un facteur de grande instabilité extrêmement nouveau. »